Dans le silence épais où nul mot ne s’égare,
Je marche seul, ami des ombres, passager du brouillard.
Le monde s’agite, crie, s’étale en mille fêtes,
Mais moi, je reste là, dans ma bulle discrète.
J’écoute mon cœur battre, sans écho pour l’entendre,
Mes pensées sont des flèches que nul ne veut comprendre.
Chaque regard croisé me frôle puis m’oublie,
Comme un vent sans mémoire qui file sans abri.
Pourtant, dans ma solitude, il y a une clarté,
Un feu doux et sincère que nul ne peut voler.
C’est un chant sans témoin, une danse intérieure,
Un jardin sans visite où fleurissent mes heures.
Je suis l’île oubliée, le phare sans marin,
Mais j’éclaire mes nuits d’un éclat souverain.
Car si je suis seul, je ne suis pas vide,
Mon âme est un ciel vaste, et mon silence, limpide.
Alors je vis ainsi, entre rêve et absence,
Avec pour seul complice le poids de mon essence.
Et si la solitude me serre parfois trop fort,
Elle est aussi ma force, mon abri, mon accord.
peter rice