Ne tends pas la coupe au chagrin pour qu’il s’enivre de ton sang,
Ne dresse pas de trône pour ta peine, ni de festin pour tes peurs.
Laisse-les frapper aux portes de ton âme, sans jamais les ouvrir :
Qu’elles restent au seuil, mendiantes, et qu’elles repartent, honteuses.
Car la souffrance grandit de l’attention qu’on lui prête,
Elle se gorge des récits sombres que tu ressasses,
Elle prospère dans les couloirs obscurs de ton esprit,
Si tu lui donnes audience, elle réclamera la couronne.
Sois plutôt ce roc muet, que les flots de douleur viennent battre
Sans jamais l’éroder, ni l’entamer.
Et quand le soleil reviendra danser sur ton front,
Tu comprendras qu’en toi réside un sanctuaire inviolé.
« Ne nourris pas ta souffrance de tes pensées. Observe-la, mais ne l’accueille pas à ta table. Rappelle-toi que tu n’es pas tes émotions : elles passent comme les nuages, tandis que toi, tu demeures. »
Marc Aurèle écrivait :
« Si tu souffres à cause d’une chose extérieure, ce n’est pas elle qui te trouble, mais ton jugement à son sujet — et cela, tu as le pouvoir de le changer. »
Ainsi, chaque fois que la douleur veut festoyer dans ton esprit, ferme-lui la porte doucement, et tourne-toi vers ce qui nourrit la paix.