Je suis rocher dans l’ombre, immobile et serein,
Le monde peut hurler, je garde mon chemin.
Ni louange, ni blâme ne troublent ma clarté,
Car l’homme véritable vit dans la vérité.
Ce qui dépend de moi, je l’embrasse en entier,
Le reste — vent, fortune — je le laisse passer.
Mon cœur n’est pas soumis aux caprices du sort,
Il reste souverain même aux portes de la mort.
Qu’importe la douleur, qu’importe l’injustice,
Si mon âme demeure libre et sans malice ?
La vertu est mon bien, le seul que je possède,
Tout le reste s’effrite, s’enfuit, ou me cède.
Je me lève chaque jour en remerciant la vie,
Non pour ses douceurs, mais pour sa compagnie.
Car vivre, c’est lutter sans haine et sans orgueil,
Et tomber sans peur, même proche du cercueil.
Je n’attends point les dieux pour me montrer la voie,
Je suis maître de moi, et cela me suffit.
Les chaînes du désir ne m’auront pas deux fois,
Et l’espoir n’est qu’un rêve… que la sagesse fuit.
Ainsi va le stoïque, calme au milieu du feu,
Son regard est lucide, son pas toujours heureux.
Car il sait que le monde est changeant, imparfait,
Mais que l’âme tranquille en fait un lieu parfait.
peter rice