Je suis né d’un souffle sans nom,
Avant le verbe, avant le son.
Dans le berceau du vide ancien,
L’univers ouvrit mes mains.
Poussière d’étoile, sang de comète,
Ma chair s’enracine dans la tempête.
Chaque cellule porte en secret
Le chant des sphères, un vœu discret.
Le ciel n’est pas qu’un firmament,
C’est un esprit, c’est un serment.
Chaque étoile est un œil qui veille,
Un feu sacré, une oreille.
La vie n’est pas qu’un court passage —
C’est le miroir d’un long voyage.
Nous sommes l’ombre d’un autre monde,
L’écho d’une parole profonde.
Quand je respire, le Tout m’habite,
Le temps s’efface, l’instant s’invite.
Je ne suis rien… et je suis Tout :
Un cœur battant dans l’inconnu.
Alors je marche entre deux brumes,
Parmi les rêves, parmi les plumes,
Car la matière n’est qu’un voile
Sur l’invisible cathédrale.
Peter Rice